Nonobstant

Solo chorégraphique avec invités de et par stéphanie Auberville

@ Christel Culos

Galeries d’images

LES INVITÉS :

Les invités, la chorégraphe les a rencontrés entre 2005 et 2007 dans des institutions spécialisées, hôpital gériatrique, CAT, la maison de retraite. Ensemble, ils ont partagé des danses, échanger des paroles, dans la pièce chorégraphique ces instants sont présents sous forme de bribes sonores et de vidéo.

LA PIÉCE

Nonobstant parle d’un collectif, de ce territoire qui encercle un Nous virtuel, de cette fabrique des bords et des êtres aux bords, fragiles. Nonobstant tente à l’aide d’un corps dansant, de bribes d’images et de sons, d’échafauder des hypothèses, de déplacer ce territoire, alors la pièce émet des suppositions : Et si ce nous virtuel était une somme de «je», de «ils», de «vous», de «nous», un entrelacement dense et complexe de liens mobiles, plus ou moins éphémère et réel ? Et si ce nous virtuel était une immense aire de jeu, un jeu de circulations où tous les «je», «nous», «vous», «ils», ont la possibilité de changer de rôles, places et fonctions ? Alors un «je» aurait la potentialité de devenir tour à tour un «vous», une part de «nous», ou de «ils».

La pièce Nonobstant s’évertue à brouiller les espaces de dénomination, de répartition, de fabrique de rôles, et de fixités. Elle trace l’utopie de tout remettre en circulation, d’élargir le cercle.

LES PROTAGONISTES DE LA PIÉCE

LES PERSONNAGES : «les invités» – «je» – «vous» – «nous» – «ils» –

Les invités : Les invités sont des personnes rencontrées dans les établissements suivants : hôpital gériatrique Charles Foix d’Ivry-sur-Seine, le CAT André Busquet dans le XIXe arrondissement de Paris, le centre Denise Grey pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, la maison de retraite Voltaire aux Lilas.

Le «je»: Le «je» porte la danse, et il est porté par elle aussi, parfois. Ce «je», se déplace, se transmute, est en mouvement perpétuel : celui de l’action et celui de la décantation. Il porte des «nous» et des «ils» qui vont peut-être le rester, ou devenir des «nous» ou des «vous» , on ne peut jamais vraiment savoir.

Le «vous» : Il est joué par les regardants, et change à chaque représentation. Il peut parfois se transmuter en «nous», par un jeu d’espaces, et d’orientations. À aucun moment, il ne pourra devenir «je» ou «il».

Le «nous»: Personnage fugace, mobile, insaisissable. Il peut devenir «vous», se glisser sous la peau du «je», devenir un «ils».

Le «ils – eux- ceux-là» : Personnage virtuel, il est volatil, sa présence peut être sentie, évoquée, elle ne se laisse jamais saisir, encore moins concrétiser dans l’espace présent, il faut le chercher, le traquer, chercher à l’incorporer, mais à cet instant, il se transmute souvent en «nous», «vous», «je».

L’HISTOIRE

«Mais l’histoire …….. je ne sais pas comment te dire ………l’histoire ce n’est pas quelque chose qui s’écrit———————– l’histoire , je l’ai dans la peau, quoi – et je peux pas me l’enlever ——-» Marivi – avril 2007

L’histoire donc, celle que l’on se fait, celle qui s’écrit, et puis celle qui est inscrite dans tous ces corps rencontrés aux cours des collectes de paroles. Sans oublier celle qui donne une profondeur au présent, qui enracine l’actuel et qui trace une perspective. Nonobstant tente de jouer avec toutes ces couches d’histoires, plus que de construire une narration linéaire. L’envie ici est d’interroger et de tenter de fissurer, ou de dévier les cloisons, celles qui empêchent la circulation des liens, celles que les notions de normes et de fonctionnalités ont construites peu à peu.

L’ESPACE

Une scène = 3 murs noirs + un quatrième mur qui protège et met à distance, garant des places et fonctions de chacun.

Un espace différé, celui des images vidéo, prises au cours d’ateliers de rencontres, appelés «collectes de paroles», auprès de personnes âgées, handicapées. Ces collectes se sont déroulées dans leurs lieux d’habitation,institutions ou hôpitaux. Cet espace différé est présent par bribes, le cadrage des prises de vues étant le plus souvent au plus près des corps. Il encercle les yeux, les mains, les bouches, capte toutes ces micro-danses que les personnes font quand elles parlent. Cet espace différé a la capacité d’apparaître et de disparaître, ou de changer de proportions.

L’espace de la danse : par définition c’est l’espace le plus mobile et muable, il est tridimensionnel, il a la capacité d’ouvrir d’autres espaces, de les densifier ou de les dilater, il agit à la manière d’un sculpteur.

LA DANSE

Elle inscrit la circulation dans l’espace. Elle ouvre des passages entre les différents personnages. Elle est à la foisextrêmement concrète, enracinée dans le ici et maintenant et à la fois, elle a la capacité d’ouvrir des espaces, des ailleurs. Elle peut tracer des horizons. Parce qu’elle est porteuse de singularité, de matière, de volume et de poésie, elle crée des brèches dans les images.

LES IMAGES

Les images vidéos collectées lors des rencontres : ces prises de vues sont les témoins d’un autre espace temps, une vision de personnages absents. Tout l’enjeu de la pièce Nonobstant est de les actualiser en les incorporant dans l’espace temps du spectacle.

Les images mentales : celles que l’on se fait, que l’on se crée en regardant, issues de notre perception. La construction de la pièce vise à les brouiller, à insérer des doutes, à les rendre de plus en plus floues, à insérer des paradoxes. Une supposition serait : est-il possible de les rendre mobiles, et de leur insuffler une circulation ?

Les mots écrits comme construction d’images en creux, les mots écrits comme constructions mentales de paysages, ils viennent ébranler et se frotter aux images vidéos, leur donner une profondeur, un éclairage, un paradoxe.

LE SON

Il mélange les temporalités et il est constitué de :

Une voix parlée en live : elle crée un lien direct avec le public.

Des voix enregistrées, elles racontent des histoires, elles rapportent par bribes les mots et les phrases collectés dans les ateliers.

Le silence : celui du temps présent, de l’action en train de se faire.

ARCHIVES DE LA PIÉCE NONOBSTANT = ÉPISODES PRÉCÉDENTS.

1- Nonobstant #1 =Lebenszeichen (signes de vies) 2005 durée, solo, 40 min : Ce solo a été créé après la première série d’ateliers faite à l’hôpital gériatrique Charles Foix d’Ivry-sur-Seine. Il se propose d’investir la relation aider – être aidé, sous la forme d’une série de tentatives.

2- Nonobstant#2= La réalité est une chose secrète 2006 solo 45 min. Après une série d’ateliers dans un CAT et une autre dans un centre pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, ce solo propose de mettre en scène sous forme de tentatives, la fabrique du réel, il interroge le mode du documentaire et celui de la fiction, et met en scène une sorte d’autofiction documentaire.

3- Nonobstant #3 = Espaces d’états discrets 2007 – Installation – la plasticienne Myriam Martinez a construit avec Stéphanie Auberville, une installation composée de tracés au sol et de projection vidéos.

LES MERCIS

Aux soixante participants des ateliers. À Caroline Vaillant et l’association «les mêmes» pour son aide lors des ateliers menés à l’hôpital Charles Foix d’Ivry- sur-Seine, Mme Nirlot qui nous a accueilli dans son service ainsi que le personnel soignant. À Mr André Fertier pour ses conseils, à Mme Cassin et aux ouvriers du CAT André Busquet dans le 19ème arrondissement de Paris. À Mr Radix , au docteur Cornu et à l’équipe du centre Denise Grey du 10 ème arrondissement de Paris. À Mme Ziadni et à l’équipe de la résidence Voltaire pour leur accueil.

LES PARTENAIRES

Le solo Nonobstant a été créé dans le cadre de la résidence de Stéphanie Auberville à l’Espace Khiasma d’avril 2007 à mars 2009 avec le soutien du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis, et de la ville des Lilas. Cette pièce a bénéficié d’une résidence au Point Éphémère en avril 2005.

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